La place des nouvelles techniques en oncologie gynécologique : zoom sur la CHIP et la PIPAC dans le traitement du cancer de l'ovaire

Le cancer de l’ovaire est l’un des cancers gynécologiques les plus redoutés, souvent diagnostiqué à un stade avancé en raison de l’absence de symptômes spécifiques. Pour améliorer la prise en charge des patientes, de nouvelles techniques émergent en oncologie gynécologique, notamment la chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP) et la chimiothérapie intrapéritonéale pressurisée par aérosols (PIPAC). Ces approches, bien que récentes, offrent des perspectives prometteuses pour les patientes atteintes de cette pathologie.

Le cancer de l'ovaire : un défi thérapeutique

Le cancer de l’ovaire est souvent diagnostiqué à un stade avancé, ce qui le rend plus difficile à traiter. Les traitements conventionnels combinent généralement chirurgie et chimiothérapie intraveineuse. Cependant, ces protocoles peuvent s’avérer insuffisants pour certaines patientes, notamment lorsque les métastases péritonéales sont étendues.

C’est dans ce contexte que les techniques de chimiothérapie intrapéritonéale, comme la CHIP et la PIPAC, jouent un rôle crucial.

Qu'est-ce que la CHIP (Chimiothérapie Hyperthermique Intrapéritonéale) ?

La CHIP est une technique combinant chirurgie et chimiothérapie. Elle consiste à administrer directement un traitement chimiothérapique chauffé dans la cavité péritonéale après une chirurgie visant à retirer un maximum de tumeurs visibles (cytoréduction).

Principes clés de la CHIP :

  • La chimiothérapie est chauffée à environ 41-43°C pour augmenter son efficacité. La chaleur améliore la pénétration du médicament dans les tissus cancéreux et détruit les cellules tumorales.
  • Le produit est administré directement dans la cavité abdominale, ce qui permet d’exposer localement les cellules cancéreuses à des concentrations élevées de chimiothérapie, tout en réduisant les effets secondaires systémiques.

Indications de la CHIP :

  • Le cancer de l’ovaire avec des métastases péritonéales.
  • Les récidives de cancers gynécologiques.

Avantages de la CHIP :

  • Une meilleure élimination des cellules cancéreuses résiduelles.
  • Une amélioration potentielle des taux de survie.

Qu'est-ce que la PIPAC (Chimiothérapie Intrapéritonéale Pressurisée par Aérosols) ?

La PIPAC est une technique moins invasive qui consiste à administrer la chimiothérapie sous forme d’aérosol dans la cavité péritonéale. Contrairement à la CHIP, la PIPAC ne nécessite pas une chirurgie lourde. Elle est souvent utilisée lorsque la chirurgie cytoréductrice complète n’est pas possible.

Principes clés de la PIPAC :

  • L’administration de la chimiothérapie est réalisée sous forme d’aérosol sous pression, permettant une meilleure distribution et pénétration dans les tissus tumoraux.
  • Elle se fait par cœlioscopie (chirurgie mini-invasive).

Indications de la PIPAC :

  • Les patientes atteintes de cancers gynécologiques avancés non opérables.
  • Les récidives de cancer de l’ovaire.

Avantages de la PIPAC :

  • Une meilleure tolérance grâce à des doses plus faibles de chimiothérapie.
  • Une technique répétable plusieurs fois en fonction de la réponse tumorale.

CHIP et PIPAC : des techniques complémentaires ?

Les 2 techniques ne sont pas concurrentes, mais complémentaires. La CHIP est souvent utilisé après une chirurgie cytoréductrice complète, tandis que la PIPAC s’adresse aux patientes pour lesquelles une chirurgie lourde n’est pas envisageable. Le choix de la méthode dépend de plusieurs facteurs, tels que :
  • Le stade de la maladie.
  • L’état général de la patiente.
  • Les objectifs thérapeutiques (curatifs ou palliatifs).

Ces 2 approches reflètent une avancée importante dans la prise en charge des cancers de l’ovaire, permettant d’adapter les traitements aux besoins spécifiques de chaque patiente.

Vers une prise en charge personnalisée

La CHIP et la PIPAC témoignent des progrès réalisés en oncologie gynécologique. Grâce à ces techniques innovantes, les patientes atteintes de cancers avancés peuvent bénéficier de traitements mieux ciblés et potentiellement moins toxiques. Cependant, ces procédures doivent être réalisées par des équipes spécialisées dans des centres expérimentés.

Questions fréquentes

Ces interventions se déroulent sous anesthésie générale. Après la procédure, des douleurs abdominales légères peuvent survenir mais sont généralement bien contrôlées par des traitements adaptés.

Non, une évaluation complète est nécessaire pour déterminer l’éligibilité de chaque patiente en fonction de son état de santé et du stade de son cancer.

Ils varient selon la technique, mais peuvent inclure des douleurs abdominales, des nausées, ou de la fatigue. Les effets secondaires systémiques sont généralement moindres qu’avec une chimiothérapie classique.

Ces techniques sont disponibles dans des centres spécialisés en oncologie et en chirurgie gynécologique, comme les hôpitaux universitaires et certains centres de lutte contre le cancer.

Non, elle est complémentaire et peut être utilisée lorsque les traitements classiques ne sont pas suffisants ou tolérés.

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