Cancer du col de l'utérus

Le cancer du col de l’utérus est une maladie qui se développe lentement à partir de lésions précancéreuses. La particularité de ce cancer est qu’il est largement évitable grâce au dépistage régulier et à la vaccination contre le HPV (Papillomavirus Humain).

Comprendre le cancer du col de l'utérus

Les lésions précancéreuses (CIN) Ce sont les stades précoces, avant l’apparition du cancer. On distingue trois grades :

  • CIN1 (lésions de bas grade) : anomalies légères qui disparaissent souvent spontanément
  • CIN2 (lésions de haut grade) : anomalies modérées nécessitant une surveillance ou un traitement
  • CIN3 (lésions de haut grade) : anomalies sévères qui doivent être traitées car elles risquent d’évoluer vers un cancer

Le carcinome épidermoïde C’est la forme la plus fréquente (environ 80% des cas). Il se développe à partir des cellules qui tapissent la surface du col de l’utérus. Ce type de cancer se développe généralement lentement et peut être détecté précocement par le frottis.

L’adénocarcinome Plus rare (environ 20% des cas), il se développe dans les glandes du canal cervical. Cette localisation le rend parfois plus difficile à détecter lors du dépistage classique. Il touche souvent des femmes plus jeunes que le carcinome épidermoïde.

Quels sont les facteurs de risque ?

  • Le tabagisme (diminue les défenses immunitaires locales et favorise la persistance du HPV)
  • L’absence de suivi gynécologique régulier (retarde la détection des lésions précancéreuses)
  • Un système immunitaire affaibli
  • Des infections génitales chroniques non traitées
  • Des antécédents d’infections génitales non traitées

La vaccination HPV

La vaccination permet de prévenir l’infection par les principaux types de HPV responsables du cancer.

Elle est recommandée :
Pour les filles et les garçons dès 11 ans
En rattrapage jusqu’à 19 ans
Jusqu’à 26 ans pour certaines situations particulières

Prévention et dépistage

Le virus HPV est responsable de plus de 99% des cancers du col de l’utérus. Parmi les nombreux types de HPV, certains sont dits « à haut risque » car ils peuvent provoquer des modifications cellulaires pouvant évoluer vers un cancer. La persistance d’une infection par ces HPV est nécessaire au développement du cancer.

Le dépistage régulier

Le frottis cervical

Un examen simple et indolore qui permet de détecter des anomalies cellulaires :

À réaliser tous les 3 ans entre 25 et 30 ans
Puis test HPV tous les 5 ans entre 30 et 65 ans

La colposcopie

La colposcopie est un examen qui permet d’observer en détail le col de l’utérus à l’aide d’un microscope spécial. Après application de produits qui colorent les tissus, le médecin peut identifier précisément les zones suspectes et réaliser si nécessaire de petits prélèvements pour analyse. L’examen dure environ 15 minutes et n’est pas douloureux, même si la position gynécologique peut être inconfortable.

Cet examen est réalisé en cas de :
Frottis anormal
Test HPV positif à haut risque Il permet d’examiner en détail le col et de réaliser des biopsies si nécessaire.

Les interventions chirurgicales

Traitement des lésions précancéreuses : la conisation

C’est l’intervention la plus fréquente pour traiter les lésions précancéreuses. Elle consiste à retirer une partie du col en forme de cône pour enlever toute la zone suspecte. Cette intervention :

  • Est réalisée sous anesthésie locale ou générale
  • Dure environ 20 minutes
  • Permet généralement de préserver la fertilité

Traitement du cancer : la chirurgie

Plusieurs types d’interventions sont possibles selon le stade :

  • Conisation élargie pour les très petits cancers
  • Trachélectomie (ablation du col) dans certains cas pour préserver la fertilité
  • Hystérectomie (ablation de l’utérus) avec curage ganglionnaire dans les autres cas

Les traitements complémentaires

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Questions fréquentes

Le frottis est un examen simple et indolore qui consiste à prélever délicatement quelques cellules du col de l’utérus à l’aide d’une petite brosse. Ces cellules sont ensuite analysées au microscope pour détecter d’éventuelles anomalies. L’examen ne dure que quelques minutes.

C’est un test qui recherche directement la présence du virus HPV au niveau du col de l’utérus. Il est réalisé de la même manière qu’un frottis, mais l’analyse recherche l’ADN du virus plutôt que des anomalies cellulaires. Il est plus sensible que le frottis classique après 30 ans.

Le dépistage commence à 25 ans, même si vous êtes vaccinée contre le HPV. Entre 25 et 29 ans, on réalise un frottis tous les 3 ans. À partir de 30 ans, on passe au test HPV tous les 5 ans si le résultat est négatif.

  • De 25 à 29 ans : frottis tous les 3 ans
  • De 30 à 65 ans : test HPV tous les 5 ans Cette fréquence peut être adaptée selon vos facteurs de risque personnels ou en cas d’anomalie détectée.

Le préservatif réduit le risque mais ne protège pas complètement car le virus peut être présent sur des zones non couvertes par le préservatif.

La colposcopie est un examen qui permet d’observer le col de l’utérus à l’aide d’un microscope spécial (colposcope). Le médecin applique différentes solutions qui colorent les tissus pour mieux visualiser les zones potentiellement anormales. L’examen dure environ 15 minutes.

Non, la biopsie n’est réalisée que si le médecin observe des zones suspectes pendant l’examen. Dans ce cas, il prélève un tout petit fragment de tissu (2-3 millimètres) pour l’analyser et confirmer ou non la présence d’une lésion.

La colposcopie n’est pas douloureuse, mais la position gynécologique peut être inconfortable. La biopsie peut provoquer un petit pincement bref. Certaines femmes ressentent de légères crampes pendant quelques heures après l’examen. Des petits saignements sont possibles dans les jours qui suivent une biopsie.

Un test HPV positif signifie simplement que le virus est présent au niveau du col de l’utérus. C’est une infection très fréquente qui guérit spontanément dans 80% des cas. Un test positif ne signifie pas que vous avez ou que vous aurez un cancer, mais qu’une surveillance adaptée est nécessaire.

Le HPV se transmet principalement lors des rapports sexuels, par contact direct des muqueuses.

Un test HPV positif ne signifie pas une infidélité : le virus peut rester « dormant » pendant des années avant d’être détecté, et il est impossible de dater le moment de la contamination. La grande majorité des adultes sexuellement actifs rencontrent ce virus au cours de leur vie.

La vaccination est recommandée pour les filles et les garçons dès l’âge de 11 ans. Elle est d’autant plus efficace qu’elle est réalisée tôt, avant le début de la vie sexuelle. Un rattrapage est possible jusqu’à 19 ans et jusqu’à 26 ans dans certains cas. La vaccination ne dispense pas du dépistage régulier à l’âge adulte.

La vaccination peut rester utile même après le début de la vie sexuelle car elle protège contre plusieurs types de HPV. Parlez-en à votre médecin qui évaluera l’intérêt dans votre situation.

Non, absolument pas. La majorité des infections à HPV disparaissent spontanément sans provoquer de lésions. C’est la persistance d’une infection à HPV à haut risque sur plusieurs années qui peut, dans certains cas, entraîner l’apparition de lésions précancéreuses. C’est pourquoi une surveillance régulière est importante.

La conisation est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer une petite partie du col de l’utérus en forme de cône, là où se trouve la lésion. Elle est réalisée sous anesthésie locale ou générale, dure environ 20 minutes et permet de retirer complètement la zone contenant les cellules anormales.

Dans la grande majorité des cas, la conisation n’a pas d’impact sur la fertilité. Il est tout à fait possible d’avoir des grossesses après cette intervention. Cependant, il est important d’en informer votre gynécologue lors d’une future grossesse car une surveillance particulière du col pourra être nécessaire.

Après une conisation, une surveillance régulière est mise en place pour s’assurer de la guérison complète. Un premier contrôle est réalisé à 3-4 mois avec un test HPV et/ou un frottis. Si ces examens sont normaux, une surveillance annuelle est maintenue pendant 2 ans, puis on reprend le rythme de dépistage habituel.

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